Les syndromes gériatriques accompagnent les pathologies et compliquent leur prise en charge. Ils résultent de facteurs multiples, augmentent avec l’âge. Ils ont pour conséquences fréquentes un risque de perte d’indépendance fonctionnelle et/ou d’entrée en institution. Leur prise en charge est multifactorielle et requiert une approche globale du patient. Parmi les syndromes les plus fréquents sont les troubles cognitifs, syndrome dépressif, dénutrition et chute. L'âge est aussi un facteur d'accélération d'inégalités sociales et de santé qui entraîne un risque accru de perte d'autonomie.
Les personnes âgées constituent une patientèle particulière des services d’urgences, en raison de leurs fragilités. Le temps d’attente aux urgences peut avoir des conséquences délétères sur l’état physique et cognitif des personnes, dans un contexte de crise et d’engorgement des services d’urgences.
En 2016, le nombre de passages aux urgences s’élève à 2 247 651 passages pour la région des Hauts-de-France, avec une augmentation de 2,4% par rapport à l’année précédente1 . Parmi ces passages, le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans est de 198 625, avec une augmentation de 1,7%. En parallèle, les hospitalisations non appropriées de personnes âgées sont en constante progression.
Forte de ce constat, l’ARS Hauts-de-France est à l’initiative du projet ASSURE qui consiste en la conceptualisation et la mise en place d’une démarche de sensibilisation de tous les EHPAD de la région Hauts-de-France au recours au SAMU / centre 15, accompagnée d’outils pédagogiques innovants. Ce projet fait directement écho aux propos d’Emmanuel Macron qui, au cours de son interview du 15 avril 2018 a rappelé « le mal-être profondément légitime de l’hôpital », la « réalité insoutenable des services d’urgences » ainsi que le recours inapproprié à ces services.
Par ailleurs, la feuille de route présentée en mai dernier par Madame la Ministre des Solidarités et de la Santé pour l’amélioration de la qualité de l’accompagnement des personnes âgées propose de nombreuses mesures financées et destinées aux EHPAD et met notamment en avant la problématique des urgences évitables. Ainsi, l’amélioration de l’articulation des services d’urgences et des EHPAD apparaît comme une priorité du gouvernement.
ASSURE un travail collectif régional :
- Pourquoi le projet ASSURE ? (Pr Éric WIEL, médecine d’urgences, CHU Lille)
- Constat des urgences (Pr Éric WIEL, médecine d’urgences, CHU Lille)
- Positionnement de la filière gériatrique (Pr François PUISIEUX, gériatre, CHU Lille)
- Que contient ASSURE ? (M. Benjamin THOMAS, ingénieur ASSURE, groupe hospitalier Loos-Haubourdin)
- Comment les bonnes pratiques sont intégrées aux outils et mises en oeuvre ? (Pr Frédéric BLOCH, gériatre CHU Amiens)
- Quels sont les outils du kit ASSURE (Mme Bérénice GUIDE, ingénieure ASSURE, groupe hospitalier Loos-Haubourdin)
– l’équipe d’animation vous présente le jeu CLUEHPAD (Mme Bérénice GUIDE, ingénieure ASSURE, groupe hospitalier Loos-Haubourdin)
– Faisons une partie de jeu CLUEHPAD (M. Benjamin THOMAS, ingénieur ASSURE, groupe hospitalier Loos-Haubourdin)
Consultez le dossier de presse "Amélioration des soins d'urgence en EHPAD", ici
La vieillesse n’est pas synonyme de perte d’autonomie. La priorité doit être donnée à la prévention pour permettre à la population de vieillir sans incapacité et en réduisant la prévalence des maladies chroniques. La prévention tout au long de la vie est un des axes majeurs de la Stratégie nationale de santé
Les personnes âgées à domicile et leurs aidants
Ils doivent avoir accès à une offre de prévention de la perte d’autonomie à proximité de leur lieu de vie. C’est pourquoi l’ARS HDF s’est engagée dans le déploiement de 17 ESPRAD (équipes spécialisées de prévention réadaptation à domicile), qui accompagnent les personnes âgées à haut risque de chute, les patients atteints de SEP ou de Parkinson ou leurs maladies apparentées. Basées auprès de SSIAD, ces équipes territorialisées couvrent la région et travaillent avec les professionnels de santé pour des accompagnements à domicile sur mesure.
Des équipes pluri-professionnelles au service des patients
La prévention de la perte d’autonomie concerne aussi les EHPAD
Pour réduire la perte d’autonomie et améliorer le bien-être des personnes âgées, des actions de prévention pertinentes doivent être développées pour les résidents. (feuille de route du grand âge 2018). C’est pourquoi l’ARS des Hauts de France s’est engagée dans le déploiement d’ actions pour structurer cette prévention en EHPAD.
Le déploiement progressif de 13 équipes expérimentales de prévention en EHPAD (ESPREVE) inter-EHPAD sur un territoire
Voir notre page " 13 équipes spécialisées en prévention pour accompagner les EHPAD des Hauts-de-France "
Le déploiement d’actions régionales spécifiques
Les outils spécifiques de prévention adaptés aux EHPAD sont trop peu fréquents. C’est pourquoi l’ARS HDF a financé des partenaires spécialisés dans certains domaine de prévention pour élaborer des outils et méthodes spécifiques aux EHPAD. Ces outils feront partie de la boite à outils des ESPREVE.
Les ateliers équilibre/nutrition/hygiène bucco-dentaire à partir d’un outil ludique de l’Institut Pasteur de Lille
L’ARS HDF finance depuis 3 ans ces ateliers co-construits avec l’Institut Pasteur de Lille et pour lesquels des outils originaux ont été élaborés avec un groupe d’EHPAD. Ces outils s’articulent avec des ateliers et des journées de sensibilisation permettant aux équipes des professionnels en EHPAD de se les approprier.
Les ateliers prévention des addictions et estime de soi par addictions France:
L’ARS HDF a financé l’adaptation d’un jeu « les mots de l’âge » et de son animation, créé pour un public âgé à domicile, souvent moins dépendants .
Pour faire face au vieillissement de la population et à l’augmentation des pathologies chroniques, l’ensemble des professionnels travaillant auprès des personnes âgées, à domicile comme en établissement, jouent un rôle majeur pour l’évolution du système de santé. Leur engagement, leur professionnalisme doivent être soutenus et valorisés, notamment au travers de formations adaptées et continues. (feuille de route du grand âge 2018).
Dans le cadre du plan maladies neuro-dégénératives, des formations sont financées par l’ARS aux professionnels du secteur médico-social (SSIAD, SAMSAH, SAVS, etc…) sur les maladies de Parkinson, sclérose en plaques ou Alzheimer depuis 3 ans, organisées par la plateforme PARC-SeP et MEOTIS avec les centres experts de la région. Plusieurs centaines de professionnels ont été ainsi sensibilisés.
Aborder le sujet sensible de la contention en EHPAD à travers un outil ludique :
L’équipe spécialisée de prévention inter-Ehpad (ESPrévE) Oise-Ouest et la coordinatrice de filière gériatrique ont créé un « escape game » de prévention afin d’accompagner les soignants des EHPAD dans la gestion de la contention physique, sujet sensible pour les usagers comme pour les soignants. Cet outil de formation ludique, créé par les professionnels pour les professionnels, aborde la contention dans une démarche de prévention et de diffusion d’une culture bienveillante.
Chez les « personnes âgées » (65 ans et plus), l’incidence et la prévalence des chutes sont toujours élevées ; leurs conséquences sur la santé et le devenir des personnes sont importantes en termes de morbidité et de mortalité. L’OMS estime que 424 000 décès par chutes accidentelles ont lieu chaque année dans le monde, sur un total de 37 millions de chutes nécessitant des soins médicaux, tous âges confondus 5. Les chutes constituent ainsi la deuxième cause de décès par traumatisme involontaire, après les décès dus aux accidents de la circulation routière. Dans la majorité des cas, les décès concernent des personnes âgées. Environ 28 à 35% des personnes âgées de 65 ans et plus chutent chaque année, et cette proportion s’élève à 32-42% chez les 70 ans et plus. Le risque de chute augmente avec l’âge et avec la fragilité. Chez les 60 ans et plus, les taux de recours aux urgences pour chute varient, selon les pays, de 5 à 9 pour 10 000 personnes, et les taux d’hospitalisation de 1,6 à 3 pour 10 000. Chez les 65 ans et plus, plus de la moitié des hospitalisations pour traumatisme est due à une chute.
L’ostéoporose est une maladie diffuse du squelette caractérisée par la diminution de la résistance osseuse entraînant un risque de fracture. L’ostéoporose est un enjeu de santé publique en raison des conséquences graves de certaines fractures dont elle augmente le risque et la fréquence. L’enjeu est d’autant plus important dans les pays dans lesquels l’espérance de vie augmente car l’âge augmente significativement le risque de fracture. Les fractures ostéoporotiques ou fractures de fragilité surviennent à la suite d’un traumatisme de faible énergie équivalent au plus à une chute de sa propre hauteur en marchant. La chute de sa hauteur est la première cause de traumatisme conduisant à une fracture de fragilité non vertébrale, dont une fracture de l’extrémité supérieure du fémur (ESF) chez des sujets âgés de plus de 65 ans.
Les filières gériatriques créent des outils pour informer et porter à la connaissance du plan grand nombre sur la prévention et l’accès aux soins :