Environ 15% des adultes âgés de 60 ans et plus de par le monde souffrent d’un trouble mental et la dépression unipolaire touche 7% d’entre eux. Il est important, dit l’OMS, de préparer les personnels de santé comme les sociétés à répondre aux besoins particuliers des populations âgées.
La région des Hauts de France est fortement impactée par les pathologies mentales et les troubles cognitifs. Ces pathologies, intriquées avec d’autres pathologies chroniques et les syndromes gériatriques, chez les personnes âgées créent des situations souvent complexes qui génèrent des besoins à la frontière entre différentes disciplines et différents dispositifs. Elles sont souvent source de fracture dans les parcours des usagers et nécessitent des réponses de proximité.
D’un point de vue organisationnel les professionnels de la région des Hauts de France ont déterminé que la psychogériatrie concerne des personnes en souffrance psychique présentant des syndromes gériatriques (et notamment troubles cognitifs et psycho-comportementaux avec des critères de fragilité), dans un environnement particulier (problématique d’aidant, isolement, de mise en danger) et pouvant aboutir à des situations complexes. Même si majoritairement les personnes concernées auront 75 ans et plus, ces situations peuvent démarrer à des âges inférieurs et pour des raisons de prévention (primaire ou secondaire) la population âgée de 65 ans et plus a été retenue.
La psychiatrie adulte continue à accompagner seule les personnes âgées au-delà de 65 ans sans syndrome gériatrique associé.
La psychiatrie de la personne âgée est aujourd’hui le terme utilisé pour définir l’une des options du DES de psychiatrie.
Le développement d’équipes mobiles de psychogériatrie en EHPAD :
L’équipe a pour missions l’évaluation psycho-gériatrique (dont sur la iatrogénie) et l’évaluation gériatrique standardisée (EGS) des personnes âgées résidant en EHPAD afin de :
- dresser un bilan et, en réponse, orienter vers la prise en charge existante la plus adaptée aux besoins, en évitant tout déplacement superflu ;
- concourir, voire permettre le maintien ou une meilleure intégration en institution ;
- participer à prévenir, entendre et soulager l'épuisement des aidants professionnels et des proches ;
- donner des avis sur les thérapeutiques mises en place ;
- éviter l'hospitalisation autant que faire se peut.
La région des Hauts de France a actuellement 15 équipes qui couvrent environ 65% des territoires régionaux. D’autres équipes verront le jour progressivement.
Dans le cadre des travaux régionaux sur l’amélioration des accompagnements des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs et/ou psychiatriques, la nécessité d’avoir un centre ressources régional pour dynamiser la formation, la recherche, les travaux éthiques,… s’est rapidement imposée. Un groupe expert régional a créé le cadre de missions de ce centre qui se crée en cette année 2021. La Normandie ayant rejoint la réflexion, le portage en a été proposé au G4, présidé actuellement par Mr Boiron (directeur du CHU de Lille), qui a accepté. En effet le G4, composé des CHU de Lille, Amiens, Caen et Rouen, concrétise un partenariat depuis 2001 en inter-région pour mener des actions communes, avec comme missions : la formation, les soins, l’innovation et la recherche.
Les missions du centre ressources de psychogériatrie sont :
- la montée en qualité des dispositifs de soins et d’accompagnement régionaux. A cette fin il fédère les compétences et ressources en psychogériatrie présentes dans la région et apporte un soutien via les fonctions transversales telles que la formation, les échanges de pratiques, la diffusion des bonnes pratiques, l’appui documentaire, le recensement des ressources ;
- l’appui dans les domaines précédents auprès des acteurs associatifs ;
- la diffusion de l’information et l’organisation de formations des professionnels en ville comme en établissements, pour promouvoir les bonnes pratiques ;
- la contribution aux travaux de recherche et d’études en lien notamment avec les universités.
Si le taux de décès par suicide en France métropolitaine en 2011 est de 16,2 pour 100 000 habitants en moyenne, d’importants écarts régionaux sont observés : les régions de l’Ouest et du Nord sont très nettement au-dessus de la moyenne nationale.
Le taux de suicide chez les personnes âgées reste élevé : 28 % des suicides ont concerné des personnes âgées de plus de 65 ans.
Le taux de mortalité par suicide augmente avec l’âge. Pour 100 000 habitants, l’incidence du suicide est de :
- 20.6 chez les 65-74 ans,
- 29,6 pour les 75-84 ans,
- 40,3 pour les 85-94 ans.
Le programme national d’actions contre le suicide 2011-2014 veut mettre en place une approche globale de la question du suicide : de la prévention à la prise en charge des suicidants et à la postvention, qui comprend toutes les actions de prise en charge de l’entourage de la personne décédée par suicide. Certaines populations plus vulnérables au risque suicidaire ont fait l’objet d’une attention particulière dans le plan national : les personnes âgées, les jeunes homosexuels, les personnes placées sous main de justice les personnes souffrant d’addictions et les proches de victimes de suicides.
La région a mis en place dès 2013 un programme de prévention (voir en bas de page) du risque suicidaire en EHPAD qui a été évalué par la F2RSM.