Chaque année en Hauts-de-France, plus de 32 000 cas de cancers sont diagnostiqués et plus de 15 000 décès – soit 3 décès sur 10 - sont attribués à cette maladie. Notre région est la première de France Métropolitaine en termes de mortalité par cancer et d’incidence (1ère chez l’homme et 2e chez la femme). Pour faire face à cette situation alarmante, contre laquelle beaucoup a déjà été fait, l’ARS et ses partenaires renforcent encore la politique de lutte contre les cancers en déclinant, dans toute la région, la Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030. Cette feuille, qui comporte 56 actions ambitieuses à objectif 2025, a été présentée hier à Lille, en présence de l’INCa.
Améliorer la prévention et l’accès au dépistage
Alors que l’on estime qu’au moins 40% des cancers sont attribuables à nos modes vie, c’est autant de cancers qui pourraient être évités en agissant sur nos comportements individuels (tabac, alcool, alimentation, pratique de l’activité physique…) et sur les facteurs environnementaux. Ces enjeux sont particulièrement prégnants en Hauts-de-France où la consommation de tabac et d’alcool et la part de personnes en surpoids sont supérieurs aux moyennes nationales. La lutte contre l’ensemble des facteurs de risque est le fil rouge de la feuille de route. Il constitue un enjeu de société majeur qui doit mobiliser bien au-delà des seuls acteurs de santé.
Dans le champ de la prévention, le dépistage est un axe déterminant pour repérer et prendre en charge les pathologies le plus précocement possible. Le renforcement de l’accès au dépistage doit être poursuivi, en particulier via des actions ciblées à destination des populations socialement défavorisées, les personnes handicapées et les détenus ; mais aussi à travers la réduction des délais d’accès aux examens de diagnostic. L’objectif régional est d’atteindre 100 000 dépistages annuels supplémentaires en 2025.
Limiter les séquelles et améliorer la qualité de vie des patients
2 patients sur 3 souffrent aujourd’hui de séquelles de la maladie ou des traitements. La feuille de route fixe comme objectif de réduire cette proportion à 1 tiers des malades avec pour ambition plus globalement d’améliorer la qualité de vie des 235 000 personnes suivies pour un cancer en Hauts-de-France, ainsi que des aidants qui les accompagnent.
Des actions sont ainsi définies pour permettre une meilleure prise en charge des séquelles, notamment à travers la mise en place de formation des professionnels de santé en ville et à l’hôpital, ou encore le renforcement de l’accès à une offre de réhabilitation et de reconstruction à l’issue du traitement. Pour mieux vivre la maladie, des Espaces ressource cancer sont développés en région. Ces structures propres aux Hauts-de-France sont des lieux d’accueil, d’écoute et d’accompagnement pour toutes les personnes atteintes d’un cancer et leur entourage.
Renforcer la démographie médicale
L’Agence régionale de santé Hauts-de-France s’est saisie de cette feuille de route pour porter une politique forte en faveur de la démographie médicale afin d’une part, de garantir une prise en charge de qualité qui réponde aux enjeux de l’épidémiologie régionale, et d’autre part, de permettre une équité d’accès aux soins dans toute la région.
L’Agence et les deux facultés de médecine et Lille et Amiens ont élaboré un plan d’actions en faveur du renforcement de la démographie médicale, avec notamment l’ambition d’accroître les postes d’internes et de post-internat dans les spécialités liées à la cancérologie.