PFAS : contrôle de l’eau potable

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Le contrôle de la qualité de l’eau de consommation évolue au fur et à mesure des connaissances scientifiques. La réglementation européenne imposera l’intégration des PFAS au contrôle sanitaire de l’eau potable à partir du 1er janvier 2026. L’Agence régionale de santé Hauts-de-France mène néanmoins dès à présent des analyses pour évaluer la présence des PFAS dans l’eau potable sur la région.

PFAS : les analyses menées en Hauts-de-France dans l’eau de consommation

Un plan d’actions du ministère de l’environnement a été dévoilé début 2023 pour mieux qualifier la présence des PFAS dans l’environnement – et notamment dans l’eau – et réduire les émissions industrielles. Cette stratégie a été réitérée dans le plan d’action interministériel PFAS paru le 9 avril 2024.

En Hauts-de-France, l’Agence régionale de santé a établi un programme d ’analyse des ressources d’eau locales pour évaluer la présence de PFAS en 3 vagues de prélèvements.

La première vague de prélèvements, 14 prélèvements sur la région (dans l’Oise et la Somme) réalisés en 2023, concernait les sites déjà connus au titre d’une campagne exploratoire ANSES menée en 2011 sur plusieurs paramètres dont les PFAS. Trois sites ont ainsi été investigués : Précy-sur-Oise,  Boran-sur-Oise et Pont-de-Metz. Les analyses réalisées sur eau brute et eau distribuée montrent des résultats pour la somme des 20 PFAS tous inférieurs aux limites de qualité réglementaires en eau brute (2µg/) et en eau distribuée (0,1µg/L).

Résultats de la 1ère vague

La seconde vague de prélèvements concerne 174 points en Hauts-de-France. Il s’agit des captages d’eau de surface prélevant dans des cours d’eau, des captages d’eau souterraine prélevant en nappe alluviale et ceux proches de points où des PFAS ont été détectés par l’Agence de l’eau Artois Picardie. Les analyses sont réalisées sur eau brute et eau distribuée. Aucun dépassement confirmé des limites de qualité en eau brute (2µg/) n’a été observé. Un seul point situé dans le Nord apparaît légèrement supérieur à la limite de qualité en eau distribuée. Ce point fait l'objet d'analyses complémentaires pour confirmer le résultat et d’un suivi renforcé.

Résultats de la 2ème vague

Les analyses se poursuivront ensuite avec une 3ème vague de prélèvements sur des captages proches de sites industriels pour lesquels la nouvelle surveillance réglementaire mise en œuvre par la DREAL a mis en évidence des taux important de PFAS dans leurs rejets.

L’eau du robinet est en France l’aliment le plus contrôlé. Elle fait l’objet d’un suivi sanitaire permanent, destiné à en garantir la sécurité sanitaire, depuis le captage dans le milieu naturel, jusqu’au robinet du consommateur. Les réglementations européennes et françaises fixent un grand nombre de paramètre à contrôler. En Hauts-de-France, plus de 600 substances sont intégrées au contrôle sanitaire pour chaque captage.

La surveillance du respect des exigences de qualité réglementaires relève de la responsabilité des Personnes responsables de la production et de la distribution (PRPDE) de l’eau du robinet. Les PRPDE - qui peuvent être selon les cas les maires, les présidents des collectivités productrices ou distributrices d’eau (syndicats d’eau, communautés de communes), les exploitants privés qui se voient confier le service de l’eau - sont donc tenues de vérifier la qualité de l’eau distribuée et, en cas d’anomalie, informer les usagers, le maire, le préfet et l’ARS et prendre des mesures correctives.

En plus du contrôle des PRPDE, l’Agence régionale de santé assure le contrôle réglementaire de l’eau de consommation à intervalle régulier afin de s’assurer de la bonne qualité de l’eau distribuée par le PRPDE, à travers la surveillance de plus de 600 paramètres physico-chimiques et microbiologiques. En cas de non-conformité, l’ARS alerte la PRPDE, qui doit prendre des mesures de retour à la normale, l’accompagne si besoin et assure un suivi de chaque situation de non-conformité, en réalisant notamment de nouvelles analyses.