L’ARS Hauts-de-France mène avec le CHU de Lille une expérimentation pour encourager l’arrêt du tabac des patients devant se faire opérer. La consommation du tabac sera désormais abordée dans le cadre des consultations d’anesthésie et un accompagnement est proposé aux fumeurs qui souhaitent arrêter.
Limiter les risques de complications pour les patients
La consommation de tabac peut entraîner chez les patients des complications, en particulier postopératoires, en augmentant le risque infectieux, respiratoire et les difficultés de cicatrisation. La consommation de tabac entraîne par ailleurs une moins bonne oxygénation pendant l’intervention.
A l’initiative de l’ARS, le CHU de Lille intègrera désormais la question de la consommation de tabac dans le cadre des consultations d’anesthésie préopératoire. L’objectif est d’une part de sensibiliser aux méfaits du tabac dans le contexte d’une intervention chirurgicale, mais aussi d’accompagner les patients qui le souhaitent dans une démarche d’arrêt du tabac.
L’ARS Hauts-de-France et le CHU de Lille ont travaillé avec les tabacologues de l’association Hauts-de-France Addictions pour mettre en place ces nouvelles pratiques. L’association a formé les anesthésistes de l’hôpital afin qu’ils puissent aborder la question du tabac pendant les consultations préopératoires. Ces formations leur permettent également d’accompagner l’arrêt du tabac via la prescription de substituts nicotiniques adaptés et d’orienter les patients vers des professionnels de santé pour poursuivre leur parcours d’accompagnement à la suite de l’opération.
Chaque patient qui doit se faire opérer est désormais invité à évoquer sa consommation de tabac et, le cas échéant, à compléter un questionnaire permettant d’évaluer ses motivations à l’arrêt et le substitut tabagique adapté à sa situation personnelle.
Cette expérimentation vise à évaluer les outils mis à disposition des professionnels de santé et des patients. L’initiative pourra ainsi être éventuellement ajustée avant d’être élargie aux autres établissements de santé de la région.
Un point d’entrée pour encourager l’arrêt du tabac
Ces consultations préopératoires ont un objectif double : d’une part encourager la réduction de la consommation en sensibilisant aux effets immédiats ; d’autre part profiter du contact avec un professionnel de santé pour inviter le patient à s’interroger sur sa consommation de tabac et s’il le souhaite lui permettre d’être aidé pour arrêter de fumer.
Ce dispositif s’inscrit plus globalement dans les actions déployées par l’Agence régionale de santé en faveur de la réduction du tabagisme, à l’image du programme « Maternité sans tabac » qui accompagne les femmes enceintes dans leur arrêt du tabac. L’ARS accompagne les établissements dans la labellisation « Lieux de santé sans tabac » afin de promouvoir leurs démarches à destination des fumeurs parmi les patients et personnels et de débanaliser la consommation de tabac dans ces structures à travers l’aménagement des espaces fumeurs.
La consommation du tabac en baisse en Hauts-de-France
Selon les dernières données de Santé publique France, la consommation de tabac a baissé ces dernières années dans la région de façon plus importante que dans le reste de la France. Alors qu’en 2017 les Hauts-de-France étaient l’une des régions où l’on fumait le plus avec 30,5% de fumeurs quotidiens parmi les 18-75 ans pour une moyenne nationale de 26,9%, la consommation a baissé de 4,1 points dans la région avec 26,4% de fumeurs quotidiens en Hauts-de-France en 2021. La baisse est bien plus marquée que dans le reste du pays qui connait une diminution moyenne de 1,6 point (25,3% de fumeur quotidiens).