La qualité des eaux de baignade en région Hauts-de-France : état des lieux 2024

Communiqué de presse

Dossier de presse cosigné avec l'Agence de l'eau Artois-Picardie

Chaque année l’ARS Hauts-de-France et l’Agence de l’Eau Artois-Picardie publient un classement des eaux de baignade dans le bassin Artois-Picardie. Le classement 2024 montre la bonne qualité globale des eaux de baignade dans le bassin. Pour ce classement 2024, 10 sites de baignade sont classés excellents, 19 baignades sont classées en bonne qualité, 13 disposent d’une qualité d’eau suffisante et un est classé insuffisant. Le site du Crotoy reste interdit à la baignade.  

Lors de la dernière saison balnéaire, les événements pluvieux de nature orageuse de l’été ont été défavorables pour la plupart des sites de baignade dont le classement s’est dégradé. Ce constat renforce la nécessité d’une meilleure prise en compte de la gestion des eaux pluviales, la renaturation et la mise en œuvre d’aménagements urbains perméables qui privilégient l’infiltration de l’eau ou la création d’ouvrages de stockage.  

Le littoral picard – et en particulier les baignades de Berck, Fort Mahon, Ault, Cayeux-sur-Mer et Woignarue – conserve une eau de qualité excellente. Les baignades situées plus au nord ont quant à elles tendance à voir leur qualité dégradée, à l’exception de Zuydcoote et Gravelines qui restent classées excellentes. Pour ce palmarès 2024, qui prend en compte les saisons estivales 2020, 2021, 2022 et 2023, deux tiers des 43 sites de baignade du bassin Artois-Picardie présentent une qualité de l’eau bonne (verte) ou excellente (bleu).

 

PLUS D'INFORMATIONS

 

Une surveillance rigoureuse et multiple de la qualité des eaux de baignade

Chaque site de baignade autorisé dépend d’un gestionnaire, en général une collectivité, qui est responsable de la sécurité du site et de la qualité de l’eau sur le plan sanitaire. La qualité des eaux de baignade est suivie de façon très rigoureuse et repose sur 3 niveaux d'intervention complémentaires : ​ 

 - L’agence régionale de santé (ARS) déploie pour chaque baignade un contrôle sanitaire tout au long de la saison estivale afin de s’assurer de la bonne qualité globale de l’eau sur le site de baignade et identifier d’éventuelles pollutions bactériologiques ; 

- Les gestionnaires assurent en parallèle une surveillance et des prélèvements rapides qui leur permettent d'intervenir pro activement dès lors qu’un événement susceptible d’altérer la qualité de l’eau est détecté (comme un orage important ou un défaut d’infrastructure d’assainissement par exemple) afin de mettre en œuvre des actions immédiates. 

​- Les gestionnaires établissent également pour chaque site de baignade un "profil de baignade", qui consiste en une étude approfondie des caractéristiques du site pour identifier l’ensemble des sources de pollutions pouvant affecter la qualité de l'eau de baignade et présenter un risque pour la santé des baigneurs, ainsi que les actions à mener préventivement afin de les réduire.

La baignade peut être interdite momentanément par la personne responsable du site, par le maire ou par le préfet. Pour chaque épisode de pollution, une enquête doit être menée pour en identifier les causes. Indépendamment du classement des sites de baignade, des interdictions de baignades sont donc régulièrement prises chaque année par le gestionnaire ou sur recommandation de l’ARS.

Un contrôle assuré par l'ARS selon les exigences scientifiques européennes

Le contrôle assuré par l’ARS (nombre de prélèvements, interprétation des analyses, modalités de classement...) se fonde sur des normes et des méthodes scientifiquement validées et communes à tous les pays européens.

Les prélèvements sont effectués dans les zones de fréquentation maximale des baigneurs ou celles qui présentent le plus grand risque de pollution. Les analyses menées en routine tout au long de l’été portent sur les bactéries Escherichia coli et entérocoques intestinaux.

Ces paramètres sont surveillés à dessein, parce qu'ils peuvent être révélateurs de la présence de germes pathogènes qui constituent le principal risque sanitaire pour les baigneurs. Pour rappel, le risque infectieux associé à la baignade dans une eau de mauvaise qualité microbiologique peut se traduire par des pathologies le plus souvent bégnines telles que des gastro-entérites, des otites, des dermatites. En cas de suspicion de pollution d’une autre nature (hydrocarbures…), d’autres paramètres peuvent être ajoutés au contrôle sanitaire.

Depuis plusieurs années, l’ARS Hauts-de-France a pris le parti dans la région de renforcer le contrôle sanitaire pour tous les sites qui ne sont pas classés en qualité excellente en réalisant un nombre d’analyses supérieur – et donc plus régulier – que prévu strictement par la réglementation.

Le classement européen des eaux de baignade, garantie de transparence et de neutralité

Le contrôle sanitaire des eaux de baignade, dont la finalité première est de surveiller la qualité de l’eau pour préserver la santé des baigneurs, sert également à établir chaque année un classement des eaux de baignade selon quatre catégories : qualité insuffisante, suffisante, bonne et excellente selon le niveau de bactéries relevé. 

Le processus de classement fait successivement intervenir l’ARS qui procède au calcul initial, le ministère chargé de la santé qui assure le rapportage annuel au niveau européen et l’Agence européenne pour l’environnement qui établit le classement des eaux de baignade. Les classements des eaux de baignade sont publiés officiellement par l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE) au mois de mai-juin. 

Ce classement permet de caractériser la qualité globale des eaux, et non pas la qualité instantanée de celle-ci, et s’apprécie sur les 4 dernières saisons balnéaires. Comme indiqué précédemment, la qualité ponctuelle des eaux de baignade est surveillée indépendamment de ce classement. Ce classement se fonde sur des expertises et des critères scientifiques partagés par tous les pays européens et auxquels les états-membres doivent se conformer. Ce cadre de référence commun garantit le fondement scientifique, la transparence et la neutralité du classement, notamment en matière d'interprétation des résultats ou de critères de classification.