Une mobilisation de tous les acteurs pour lutter contre l’obésité

Communiqué de presse

L’ARS Hauts-de-France a réuni le 6 mai tous les acteurs engagés dans la lutte contre l’obésité. L’occasion de présenter les résultats d’une étude inédite et de saluer les dynamiques territoriales, notamment pour renforcer la prévention.

« L’obésité, épidémie mondiale est un problème de santé publique majeur qui s’inscrit dans notre politique régionale. Elle a la particularité de toucher la population dans leur quotidien comme leurs relations sociales, leur alimentation, leur parcours de santé. Il nous faut agir avec une approche globale et au plus proche de chacun. Il apparaît comme indispensable que cette lutte globale implique des partenariats forts entre nous tous pour renforcer les dynamiques collectives dans les territoires. Je remercie les professionnels de santé, les partenaires institutionnels dont les collectivités et les usagers, tous résolus à se mobiliser et à coordonner leurs forces et leurs moyens pour faire infléchir les tendances observées en Hauts-de-France. », a salué Hugo Gilardi, directeur général de l’agence régionale de santé Hauts-de-France. 

« L’obésité dans ses formes les plus sévères constitue un point saillant pour la région des Hauts-de-France, par sa prévalence plus importante que toute autre région de France. L’obésité étant particulièrement sensible aux politiques de prévention, le suivi attentif des indicateurs pourra permettre l’évaluation de notre efficacité. », a rappelé le Professeur François Pattou, chirurgien bariatrique et chef de service du service de chirurgie générale et endocrinienne, médecin référent du centre spécialisé obésité de Lille. 

L’ARS a dédié 12,6 millions d’euros à la lutte contre l’obésité en 2024

En 2024, ce sont 12,6 millions d’euros qui ont été alloués par l’ARS pour financer les actions de lutte contre l’obésité et renforcer la prise en charge des malades. L’agence régionale de santé a ainsi quasiment doublé son budget dédié par rapport à l’année précédente (environ 6,7 millions d’euros) et poursuit cet engagement financier pour 2025 aussi bien pour renforcer la prévention que les prises en charge pour une approche globale et territoriale. L’Agence régionale de santé accompagne et finance de nombreuses opérations régionales et locales pour contribuer à la lutte contre le surpoids et l’obésité à travers la promotion de l’activité physique et d’une alimentation saine et équilibrée, notamment dans le cadre des contrats locaux de santé (CLS) signés avec les collectivités. 

Améliorer nos habitudes de vie 

Parmi les autres dispositifs soutenus par l’ARS, 45 maisons sport santé sont financées dans la région de façon pérenne pour favoriser la pratique sportive à tous les niveaux et tous les âges, à travers l’activité physique adaptée. L’ARS finance par ailleurs le projet MSP en mouvement de la fédération régionale des maisons de santé, la FEMAS, pour favoriser l’activité physique de leurs patients. 

Quatorze communes et communautés de communes sont accompagnées pour le déploiement d’actions spécifiques à destination de leurs habitants dans le champ de l’alimentation. 1,2 million d’euros sont consacrés à cet appel à projets de 3 ans porté par l’ARS, l’ADEME et la DRAAF pour soutenir les initiatives faisant la promotion d’une alimentation saine, durable et accessible à tous, à travers notamment des ateliers scolaires, des cours de cuisine ou encore un meilleur accès aux produits locaux. 

Les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) de la région illustrent le dynamisme des professionnels de santé dans leurs actions au plus près des patients avec 82% des CPTS, soit 36 sur 44 CPTS, qui identifient le diabète et/ou l’obésité comme thème prioritaire dans leur projet territorial de santé. 

Une prise en charge de proximité 

En matière de prise en charge, un nouveau régime d’autorisations de chirurgie, qui prévoit la délivrance d’autorisations spécifiques pour l’activité de chirurgie bariatrique, est mis en place pour garantir la sécurité et la qualité des prises en charge. L’ARS Hauts-de-France a fait le choix de maintenir l’offre la plus importante possible pour permettre à tous les habitants qui le nécessitent d’être opérés en proximité, facilitant notamment les suites d’opérations. 41 établissements sont ainsi autorisés à pratiquer cette chirurgie dans toute la région. 

L’ARS finance des centres experts, les centres spécialisés obésité (CSO), pour la prise en charge des situations les plus complexes. Outre la prise en charge, ces structures œuvrent pour sensibiliser, fédérer et coordonner les acteurs de leur territoire pour améliorer en continu la prévention et la prise en charge. Sept CSO sont en activité dans la région, aux CHU d’Amiens et de Lille et aux CH d’Arras, Valenciennes et Boulogne-sur-Mer. L’agence régionale de santé vient de reconnaitre deux centres supplémentaires au Groupement hospitalier public du Sud de l’Oise et au CH de Saint-Quentin. 

2,5 millions d’euros sont attribués cette année par l’ARS pour le financement de programmes d’éducation thérapeutique des patients souffrant d’obésité, une composante essentielle de la prise en charge qui vise à accompagner les patients sur le long terme. De nouveaux programmes d’éducation thérapeutique après une chirurgie bariatrique viennent notamment d’être déployés en ville au sein de maisons de santé pluriprofessionnelles. 

Une étude régionale globale prévalence, habitudes de vie et offre de soins

L’Agence régionale de santé a présenté à l’occasion de cette réunion régionale le diagnostic de la prévention et de la prise en charge, premier diagnostic global réalisé en Hauts-de-France, en partenariat avec l’OR2S et le Conseil régional. Cette étude relève notamment : 

  • Une prévalence de l’obésité adulte importante, mais qui progresse moins 

Les Hauts-de-France restent marqués par une prévalence de l’obésité importante, supérieure à la moyenne nationale, avec plus d’une personne sur deux (53%) des adultes en surpoids (33%) ou obésité (20%). Le nombre de personnes a minima en surpoids a tendance à se stabiliser ces 15 dernières années mais parmi elle, l’obésité gagne du terrain sur la même période (+ 4,5 points pour les hommes et +4,8 points pour femmes). 

  • Plus d’un enfant sur cinq est en situation de surpoids ou d’obésité en classe de sixième

Selon les données récoltées par l’OR2S en classe de sixième, 6,2% des garçons et 5,8% des filles en classe de sixième sont en situation d’obésité et 15,9% des garçons et 16,1% des filles sont en surpoids. Ces prévalences augmentent avec l’âge comme le montrent les données concernant les élèves de seconde (uniquement sur l’académie d’Amiens).

  • Des habitudes de vie plus défavorables pour les habitants des Hauts-de-France 

Chez les adultes, en 2021, les trois quarts des habitants des Hauts-de-France de 18-85 ans (76 %) déclarent avoir eu une activité physique au cours des sept derniers jours. Cette proportion est plus faible que celle relevée dans le reste de la France, où ils sont quatre sur cinq à le mentionner (81 %). En région, deux personnes sur trois (67%) indiquent avoir eu une activité modérée et trois personnes sur sept (44%) une activité intense, ces deux proportions sont plus faibles que celles relevées dans le reste du pays (respectivement de 71 % et 49 %). Qu’elle soit intense ou modérée, pour les hommes comme pour les femmes, la pratique de l’activité physique est en baisse entre 2005 et 2021. 

Un tiers des adultes de la région déclarent consommer des boissons sucrées tous les jours, pour une moyenne nationale de 25%. Cette consommation est d’autant plus marquée chez les 18-29 ans (44%) et les 30-44 ans (41%) puis diminue avec l’âge.

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