Inclusion scolaire : l’action de l’ARS en faveur des enfants à besoins spécifiques

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Apprendre, s’épanouir, se sentir à sa place.
Pour les enfants avec un trouble du spectre de l’autisme, l’école peut devenir un levier d’émancipation… à condition qu’elle soit pensée pour eux.
Depuis plus de 10 ans, l’ARS Hauts-de-France déploie des dispositifs innovants pour construire une école réellement inclusive, de la maternelle au lycée.
Parce qu’aller à l’école, c’est bien plus qu’appren

Inclure un enfant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) à l’école, qu’elle soit ordinaire ou spécialisée, dépasse la simple ambition pédagogique. 

C’est un véritable défi de société, qui implique une coordination étroite entre institutions, familles et professionnels. L’objectif ? Adapter le système scolaire aux besoins de chaque enfant, et non l’inverse. 

Aujourd’hui, les TSA concernent environ 1 % de la population. Derrière ce chiffre, une priorité nationale structurée autour d’une stratégie dédiée. Mais la présence en classe ne suffit pas : l’enjeu est de permettre à chaque enfant de trouver sa place, en tenant compte de ses particularités et de ses rythmes d’apprentissage.

Des unités d’enseignement autisme pour une inclusion réelle

Il y a dix ans, la région accueillait ses premières unités d’enseignement maternelle autisme (UEMA). Ces dispositifs, portés par un partenariat étroit entre l’ARS, l’Éducation nationale et les structures médico-sociales, ont ouvert de nouvelles perspectives.

Aujourd’hui, 39 unités (unités d’enseignement maternelles autisme - UEMA - et unités d’enseignement élémentaire autisme -UEEA) permettent à plus de 300 enfants d’accéder à une scolarité adaptée dans la région. Et la dynamique se poursuit : cinq nouvelles unités seront financées en 2025 (3 maternelles et 2 élémentaires).

Concrètement, ces classes accueillent une dizaine d’enfants et sont animées par un enseignant et une équipe médico-sociale pluridisciplinaire (psychologues, orthophonistes, éducateurs spécialisés, etc.). L’enfant évolue dans un environnement sécurisé tout en participant à des temps d’inclusion avec les autres élèves : dans leur classe de référence, récréations, cantine, activités collectives. Ce modèle favorise leur développement social, cognitif et émotionnel, et facilite progressivement leur passage vers une scolarité ordinaire.

Les premiers bilans sont prometteurs : dans les Hauts-de-France, un enfant sur deux ayant intégré une unité maternelle autisme poursuit ensuite son parcours en milieu ordinaire. Ces dispositifs constituent aussi un appui essentiel pour les familles, en particulier à un moment où le diagnostic est encore en cours, et où l’enfant ne peut pas encore intégrer un ESMS.

Cap sur le secondaire : l’inclusion en mode autorégulation

L’inclusion scolaire ne s’arrête pas à la sortie de l’école primaire. Depuis cinq ans, l’ARS et le Rectorat innovent pour accompagner les collégiens et lycéens avec TSA ou autres troubles du neurodéveloppement (TND). Un exemple fort : le développement des dispositifs d’autorégulation.
Inspiré d’un modèle canadien, ce dispositif permet à des élèves – souvent sans trouble du développement intellectuel – de suivre leur scolarité dans une classe ordinaire, tout en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé dans un espace ressource intégré à l’établissement. Ces "cocons", animés par une équipe médico-sociale, constituent un repère structurant.

Ce modèle transforme aussi l’ensemble de l’établissement : enseignants, personnels éducatifs, restauration, vie scolaire… tous sont sensibilisés aux profils neuro-atypiques, formés à détecter les signaux de stress, à prévenir le décrochage et à adapter leurs postures. Des stratégies concrètes sont mises en place : ateliers de gestion des émotions, outils visuels pour structurer la journée, espaces de calme… Une approche globale qui profite à tous les jeunes avec TND, y compris ceux avec TDAH ou troubles DYS.

Aujourd’hui, deux écoles élémentaires et quatre collèges fonctionnent selon ce modèle. Cette année, deux nouveaux collèges, et pour la première fois un lycée, seront déployés. Objectif : aider les jeunes à mieux gérer les demandes de l'environnement, expliquer les règles de la vie collective et modérer ses propres réactions et émotions.

Une logique de parcours pour tous les enfants à besoins spécifiques

Au-delà des UEMA, UEEA et dispositifs d’autorégulation, l’ARS pilote d’autres initiatives pour assurer un parcours scolaire fluide et cohérent aux enfants à besoins spécifiques :

  • Les Plateformes de Coordination et d’Orientation (PCO) : 8 plateformes déployées entre 2019 et 2021, couvrant l’ensemble du territoire régional, pour repérer et accompagner précocement les enfants concernés. Pour en savoir plus.
  • Les Équipes Mobiles d’Appui à la Scolarisation (EMAS) : 24 équipes apportant leur expertise aux établissements scolaires pour prévenir les ruptures de parcours. Pour en savoir plus.
  • Les Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS) : expérimentés dans l’Aisne, ces pôles offrent une réponse renforcée en lien étroit avec l’Éducation nationale