On est tous donneur
La loi bioéthique précise que toute personne décédée peut être prélevée de ses organes sauf si elle a exprimé son opposition sur le registre national des refus. Cette opposition peut concerner tous les organes ou seulement certains d’entre eux. En l’absence d’inscription sur ce registre, les médecins vérifient systématiquement auprès des proches du défunt, pour des raisons éthiques, s’il s’était positionné de son vivant sur la question du don d’organes. Si le défunt n’a pas informé ses proches qu’il souhaitait être donneur et que ces derniers s’y opposent, le prélèvement ne sera pas effectué. Or, l’opposition des proches représente la principale cause de non prélèvement d’organes et de tissus chez les personnes décédées.
Pourquoi les proches s’y opposent ?
Les raisons sont multiples mais essentiellement liées à une méconnaissance du sujet et dans le contexte d’une situation douloureuse et parfois inattendue, à un manque de temps pour prendre une décision éclairée. Il est en effet délicat de devoir se positionner rapidement pour un proche décédé sans jamais avoir abordé la question avec lui auparavant. Et dans ce cas, la réponse des proches du défunt à la question posée par les médecins à ce moment-là est très souvent : « il ou elle n’aurait pas voulu ».
Les fausses idées sur le prélèvement d’organes et de tissus sont aussi des obstacles au don. Par exemple, certaines personnes pensent qu’après le prélèvement d’organes, le corps va être rendu mutilé, que de prélever les cornées c’est prélever les yeux ou encore que cette démarche va perturber la phase de deuil. Or, ce n’est pas le cas et tout se déroule dans le grand respect du défunt et de ses proches.
Ne pas hésiter en parler
Les sondages montrent que 80% des français sont favorables au don mais moins d’un sur deux seulement en a parlé à ses proches. Du coup, les proches, par prudence, préfèrent trop souvent rapporter une opposition. Ce sujet n’est pas facile à aborder en famille ou entre amis mais anticiper son choix et l’exprimer est essentiel pour sauver des vies. En parler, c’est également soulager ses proches d’une décision qui peut être difficile à prendre. Il faut aussi changer son regard sur le don d’organes, en l’associant à la vie plutôt qu’à la mort. Etre donneur, c’est transmettre la vie, c’est être sauveur. Et c’est faire preuve de solidarité, de générosité et de bienveillance.
Quelques chiffres au niveau national :
- Si 80 % de Français sont pour le don, moins d’un sur deux en a parlé.
- Dans plus d’un cas sur 3, le donneur n’est pas prélevé, alors même qu’il était favorable au don.
- Le résultat, c’est 3 décès par jour faute d’organes, 20 000 personnes en liste d’attente et un nombre de patients qui augmente 2 fois plus vite que le nombre de greffes.
- Le taux d’opposition est de 36 %
Pendant tout le mois de juin, l’agence de la biomédecine lance une campagne nationale pour promouvoir la journée du 22 juin, associant événements et outils digitaux (vidéos témoignages, spots radio, brochures, affiches…), téléchargeables ici