Monoxyde de carbone : adoptons les bons gestes pour réduire les risques

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Crédits Istock georgeclerk
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Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore, inodore, toxique et potentiellement mortel qui résulte d’une combustion incomplète. Chaque année, ce gaz toxique est responsable d’une centaine de décès en France. Des gestes simples contribuent pourtant à réduire les risques.

Qu’est-ce que le monoxyde de carbone ?

Le monoxyde de carbone est un gaz asphyxiant indétectable : il est invisible, inodore et non irritant. Il résulte d’une mauvaise combustion au sein d’un appareil de chauffage fonctionnant au gaz, au bois, au charbon, à l’essence, au fuel ou encore à l’éthanol. Sa densité étant voisine de celle de l’air, il se diffuse donc très vite dans l’environnement, et peut donner lieu à des intoxications mortelles en quelques minutes.

Tout appareil thermique (moteur, appareil de cuisson, de chauffage ou de production d’eau chaude) utilisant un combustible contenant du carbone est susceptible de provoquer une intoxication au monoxyde de carbone, s’il n’est pas installé, utilisé ou entretenu correctement.

Quels sont les appareils à surveiller ?

Tous les types d’appareils sont concernés :

  • les chaudières (bois, charbon, gaz, fioul) ;
  • les chauffe-eau et chauffe-bains ;
  • les inserts de cheminées, poêles ;
  • les chauffages mobiles d’appoint ;
  • les cuisinières (bois, charbon, gaz) ;
  • les moteurs automobiles dans les garages ;
  • les groupes électrogènes à essence ou à fioul et tout moteur thermique fixe ou mobile ;
  • les appareils de fortune : type brasero ;
  • les appareils de cuisson d'extérieur : barbecue, plancha au gaz.

Comment survient une intoxication ?

Dans une majorité des cas, les accidents résultent de :

  • la mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit de fumée obstrué ou mal dimensionné) ;
  • l’absence de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées) ;
  • l'absence ou du défaut d’entretien des appareils de chauffage et de production d’eau chaude ainsi que les inserts, poêles, cuisinières, chauffages mobiles d’appoint ;
  • la vétusté des appareils ;
  • la mauvaise utilisation de certains appareils (appareils de chauffage d’appoint utilisés en continu par exemple, groupes électrogènes…).

Parfois deux ou plusieurs facteurs cités interviennent dans l’accident.

Dans ces conditions, le monoxyde de carbone est inhalé par la personne exposée, puis se fixe sur les globules rouges et les cellules musculaires où il entre en compétition avec l’oxygène. Il agit comme un gaz asphyxiant, parfois mortel, qui immobilise la victime, et l’empêche de se secourir.

Les symptômes d’une intoxication

L’intoxication au monoxyde de carbone peut intervenir de deux façons différentes :

L’intoxication aiguë

Elle entraîne une intervention des secours en urgence. Elle a pour effet des vertiges, maux de tête, nausées, une perte de connaissance, voire un coma et le décès dans les cas les plus graves. En cas d'intoxication aiguë, dans la majorité des cas, les symptômes disparaissent en 48 heures. Cependant, il arrive que plusieurs jours, voire plusieurs semaines (de 2 à 40 jours) après l'intoxication, des troubles apparaissent : il peut s'agir de migraines, de vertiges, de sensation de faiblesse musculaire, de troubles de l'audition, de la vue, de la mémoire ou du comportement, d'insomnie. L'apparition de ces séquelles n'est pas systématique mais est mal connue et nécessite une vigilance particulière.

L’intoxication chronique

Elle se manifeste par des symptômes communs à d'autres maladies et donc diffcilement diagnosticable : maux de tête, vertiges, malaises, nausées, troubles de la vision, de l’odorat ou du goût, troubles du sommeil, de la mémoire, de l’attention, douleurs thoraciques, abdominales, musculaires peuvent être des conséquences selon les individus.

Le monoxyde de carbone a été décrit comme «le grand imitateur» car les intoxications donnent lieu à un grand nombre de faux diagnostics de grippe, de gastro-entérites ou d’autres affections bénignes.

1- Avant l’hiver, faire systématiquement intervenir un professionnel qualifié pour contrôler les installations

Faire vérifier et entretenir chaudières, chauffe-eau, chauffe-bains, inserts et poêles. Il est recommandé de signer un contrat d’entretien garantissant une visite annuelle de prévention (réglage, nettoyage et remplacement des pièces défectueuses).

Faire vérifier et entretenir les conduits de fumées (par ramonage mécanique) chaque année. Le conduit de cheminée doit être en bon état et raccordé à la chaudière. Il doit déboucher loin de tout obstacle qui nuirait à l’évacuation des fumées.

2- Toute l’année et particulièrement pendant la période de chauffe, assurer une bonne ventilation du logement :

Aérer le logement tous les jours pendant au moins 10 minutes, même quand il fait froid.

Ne pas obstruer les entrées et sorties d’air (grilles d’aération dans les cuisines, salles d’eau et chaufferies principalement).

Si une pièce est insuffisamment aérée, la combustion au sein des appareils sera incomplète et émettra du monoxyde de carbone.

3- Utiliser de manière appropriée les appareils à combustion :

Ne jamais faire fonctionner les chauffages d’appoint en continu. Ils sont conçus pour une utilisation brève et par intermittence uniquement.

Respecter scrupuleusement les consignes d’utilisation des appareils à combustion (se référer au mode d’emploi du fabricant), en particulier les utilisations proscrites en lieux fermés (barbecue, groupe électrogène…).

Ne jamais utiliser pour se chauffer des appareils non destinés à cet usage : cuisinière, brasero…

4- Entretenir les appareils :

Nettoyer régulièrement les brûleurs de la cuisinière à gaz (on doit voir la flamme dans chaque orifice). S’ils sont encrassés, le mélange air-gaz ne s’effectue pas dans de bonnes conditions et le brûleur peut s’éteindre, notamment quand il est au ralenti. Une flamme bien réglée ne doit pas noircir le fond des casseroles.

5- En cas d’installation de nouveaux appareils (groupes électrogènes ou appareils à gaz) :

Ne jamais placer les groupes électrogènes dans un lieu fermé (maison, cave, garage…) : ils doivent impérativement être installés à l’extérieur des bâtiments.

S’assurer de la bonne installation et du bon fonctionnement de tout nouvel appareil à gaz avant sa mise en service et exiger un certificat de conformité auprès de l’installateur.

Maux de tête, nausées, malaises et vomissements peuvent être le signe de la présence de monoxyde de carbone. Les consignes de sécurité sont simples :

  • Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres.
  • Arrêter tous les appareils à combustion.
  • Evacuer les locaux et les bâtiments.
  • Appeler les secours : le numéro unique d’urgence européen (112) ou les pompiers (18) ou le SAMU (15).
  • Ne réintégrer pas les lieux avant d’avoir reçu l’avis d’un professionnel du chauffage ou des Sapeurs-Pompiers.

Plus d’informations sur les conseils de prévention pour prévenir les intoxications, les premiers signes à surveiller et les conduites à tenir en cas d’incident : https://www.intoxco-hautsdefrance.fr/

La surveillance des intoxications

Lorsqu’un cas d’intoxication suspecté ou avéré se produit, l’ARS est avertie. L’alerte est remontée par les services d’urgences (pompiers, Samu, services d’urgences des établissements de santé) au Point Focal Régional (PFR) de l’ARS qui la transmet à la sous-direction santé environnementale.L’ARS recontacte ensuite les victimes sous 48 heures pour comprendre les circonstances de l’accident et également donner les premières consignes de prévention à appliquer pour éviter la récidive. 

Signaler une intoxication au monoxyde de carbone

QUE FAUT-IL SIGNALER ?

Dans le cadre du dispositif de surveillance national, toute intoxication au CO (hors incendie), suspectée ou avérée, survenue de manière accidentelle ou volontaire, au domicile, dans un établissement recevant du public, en milieu professionnel ou liée à l’utilisation d’engin à moteur thermique (dont véhicule) doit faire l’objet d’un signalement. 

Les intoxications au CO liées à un incendie ont été exclues (par circulaire interministérielle de 2008) du domaine d'application du système de surveillance, car relevant d’une stratégie de prévention spécifique.

QUI SIGNALE ?

  • Les Services départementaux d'incendie et de secours (SDIS)
  • Les services d'urgence hospitalière, SAMU, SMUR
  • Les services hospitaliers dont le service de médecine hyperbare
  • Le Centre Antipoison et de Toxicovigilance (CAP TV)
A QUI ET COMMENT SIGNALER ?

Les signalements sont à adresser à la Cellule Point Focal Régional de l’Agence Régionale de Santé (ARS)  des HAUTS DE FRANCE 

Les signalements s’effectuent à l’aide de fiches de signalement spécifiques (formulaires A et B).

1) Le formulaire A, formulaire de signalement, est adressé à l’ARS par les Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) dans les plus brefs délais. Il comporte essentiellement des données administratives concernant l’intoxication (noms des personnes intoxiquées, adresse, téléphone, origine supposée de l’intoxication).

2) Le formulaire B, relatif aux données médicales, est adressé à l’ARS par l’établissement de santé ayant accueilli les personnes intoxiquées dans les plus brefs délais également.

3) Si le patient n’a pas été transporté par le SDIS, le formulaire A sera établi par l’établissement de santé en même temps que le formulaire B.