Dès 2004, les directives pour la qualité de l’eau de boisson de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont défini le cadre conceptuel des Plans de Gestion de la Sécurité Sanitaire des Eaux – PGSSE - (ou Water Safety Plans).
Il s’agit d’une approche globale visant à garantir en permanence la sécurité sanitaire de l’alimentation en eau destinée à la consommation humaine. Elle consiste à appliquer une stratégie de prévention et d’anticipation passant par une évaluation et une gestion préventive des risques, couvrant toutes les étapes de l’approvisionnement en eau, de la ressource en eau captée jusqu’au robinet du consommateur. Tous les ouvrages (captages, stations de traitement, réservoirs, réseaux de distribution…) doivent être pris en compte.
La mise en place de ces plans de gestion est de la responsabilité des personnes responsables de la production et de la distribution de l’eau (PRPDE), i.e. par les maîtres d’ouvrages, accompagnés, le cas échéant, de leurs délégataires de service public.
Les PGSSE permettent ainsi, aux collectivités, de s’inscrire dans une démarche globale qui intègre tous les risques auxquels peut se trouver confronté un système d’alimentation en eau potable (AEP), que ce soit de façon attendue ou exceptionnelle, notamment :
- Les risques environnementaux sur la ressource (tant en termes de qualité que de quantité),
- Les risques liés à la conception et à la gestion des installations (y compris sur les réseaux de distribution)
Il ne s’agit pas d’un concept à créer car il intègre les différentes études et documents dont disposent déjà les collectivités (étude patrimoniale, déclaration d’utilité publique, étude et travaux de sécurisation des installations, analyses sur la qualité de l’eau…).
Cette démarche complète les obligations déjà fixées par le code de la santé publique (CSP) aux PRPDE en matière de surveillance de la qualité de l’eau (notamment à l’article R.1321-23), de protection et d’entretien des installations de production et de distribution d’eau.
L’élaboration du PGSSE permet, au final, de disposer d’un plan d’actions adapté, étalé dans le temps en fonction des priorités sanitaires et environnementales et budgétisé. Il permettra à la collectivité de programmer les mesures à mettre en place et à l’Agence de l’Eau d’attribuer ses aides de manière plus efficiente. En effet, cette dernière aura une meilleure visibilité des travaux à court, moyen et long terme, tout en ayant l’assurance que ceux-ci soient intégrés dans une réflexion globale de gestion optimale des installations.