Les CAARUD s’adressent à des personnes consommatrices de drogues, souvent en grande précarité, qui ne sont pas nécessairement engagées dans une démarche de soin. Ces structures accueillent en particulier des usagers exposés à des risques majeurs liés à leurs pratiques ou aux produits consommés tels que les accidents, infections (hépatites, VIH), abcès, etc. Une attention spécifique est portée aux usagers les plus marginalisés.
Les CAARUD ont pour mission d’assurer un accompagnement global, en facilitant l’accès aux soins et aux droits sociaux. Ils proposent :
- Un accueil inconditionnel et un espace d’écoute.
- Un accompagnement et des conseils personnalisés sur les risques liés à la consommation.
- Des informations sur l’insertion sociale et professionnelle.
- La distribution de matériel de réduction des risques (seringues, kits d'injection, préservatifs, etc.) à toute personne souffrant d’addiction.
Ils constituent ainsi des établissements de première ligne dans la politique de réduction des risques liés à l’usage de drogues. L’orientation vers un CAARUD peut se faire de différentes manières : par l’usager lui-même, par ses proches, par des partenaires du secteur sanitaire, des institutions ou encore par des acteurs du milieu scolaire.
Enfin, les CAARUD développent des actions de médiation sociale, notamment pour favoriser leur intégration dans le tissu local et prévenir les nuisances associées à l’usage de drogues dans l’espace public.
L’ensemble des établissements en région sont visible via sante.fr.
Le matériel de réduction des risques et des dommages est utilisé afin de minimiser les risques sanitaires et sociaux liés à la consommation de drogues. Il s’agit d’un dispositif permettant de fournir des services et matériels aux personnes ne pouvant y accéder facilement. Il est également possible d’obtenir du matériel de réduction des risques à distance (RDR à distance)
Le dispositif de RDR à distance est porté pour la région Hauts-de-France par le Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) ELLIPSE à Lille. Il propose, sur l’ensemble de la région, des conseils et l’envoi postal de matériel adapté aux besoins et aux pratiques des usagers de drogues qui le sollicitent. L’objectif est ainsi de limiter et réduire les risques et les dommages liés à ces pratiques.
En parallèle, un réseau de 9 CAARUD de la région Hauts-de-France vient en soutien aux pharmaciens d’officine dans leurs actions auprès des personnes usagères de drogues.
Ce partenariat permet :
- La mise à disposition gratuite de matériel de réduction des risques, en particulier pour l’injection
- Des actions de sensibilisation et de formation menées auprès des pharmaciens pour les accompagner dans cette démarche.
Ce dispositif repose sur la signature d’une convention de partenariat entre les CAARUD et les pharmacies volontaires, renforçant ainsi l’ancrage territorial de la réduction des risques et facilitant un accès plus large et déstigmatisé aux outils de santé publique.
Les TROD sont des dispositifs médicaux permettant de détecter rapidement la présence ou l'absence de certaines infections. Ces tests sont particulièrement utilisés pour le dépistage de :
- VIH (virus de l’immunodéficience humaine)
- VHC (virus de l’hépatite C)
- VHB (virus de l’hépatite B)
- La syphilis (sous réserve de la publication des recommandations de la HAS)
Selon le type de test, la réalisation du test s’effectue par une piqûre au bout du doigt ou un prélèvement salivaire.
Qui peut réaliser des TROD ?
Plusieurs types de structures peuvent effectuer des TROD, à condition d’avoir obtenu l’autorisation nécessaire. Il s’agit notamment des :
- Associations de prévention en santé
- Établissements ou services médico-sociaux : CSAPA (Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie), CAARUD (Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour Usagers de Drogues), Lits Halte Soins Santé (LHSS) avec hébergement, de jour ou mobiles, Lits d’Accueil Médicalisés (LAM), appartements de coordination thérapeutique (ACT) avec hébergement ou hors les murs, de structures dénommées « Un Chez-soi d'abord » généraliste, jeunes et rural.
- Centres de santé sexuelle (CSS)
- Espaces vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS)
- Personnels habilités à réaliser des TRODS fixé dans l’arrêté du 13 mai 2024
Demande d’autorisation auprès de l’ARS
Pour qu’une structure puisse réaliser des TROD, une autorisation doit être sollicitée auprès du directeur général de l’ARS (Agence Régionale de Santé) du territoire concerné. La demande doit mentionner :
- Le nombre de personnes formées et autorisées à réaliser les tests ;
- Leur qualification et expérience professionnelle.
Le dossier dûment complété est à adresser (en deux exemplaires) sous pli recommandé avec accusé de réception à l’adresse suivante :
Agence Régionale de Santé Hauts-de-France
Direction Prévention et Promotion de la Santé
Service Personnes en Difficultés Spécifiques
556 avenue Willy Brandt - 59777 EURALILLE
Et par courriel à : ARS-HDF-PPS-ADDICTIONS-PDS@ars.sante.fr
Si plusieurs envois sont nécessaires, merci de les numéroter. La procédure de demande d’autorisation, applicable aux établissements et services médico-sociaux, est distincte de la procédure d’habilitation, applicable aux structures associatives.
Le FibroScan est une technique d’imagerie médicale non invasive permettant de mesurer la rigidité du foie. Cette rigidité est un indicateur de la fibrose hépatique, c’est-à-dire de l’accumulation de tissu cicatriciel dans le foie, souvent liée à des infections chroniques comme l’hépatite C ou à des consommations addictives.
L’éradication de l’hépatite C est une priorité fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’horizon 2030. Grâce aux traitements antiviraux à action directe, la guérison est possible en 8 à 12 semaines.
La principale difficulté reste aujourd’hui l’identification des personnes infectées, car l’hépatite C est longtemps asymptomatique. Il est donc indispensable de renforcer le dépistage, notamment auprès des publics les plus vulnérables, souvent éloignés du système de soins.
En réponse à cette problématique, plusieurs structures de la région intervenant dans le champ de l’addictologie (comme les CAARUD et les CSAPA) ainsi que certaines unités sanitaires en milieu carcéral proposent :
- Un dépistage non invasif de la fibrose hépatique via l’examen FibroScan ;
- En cas de fibrose avancée ou d’infection active, une confirmation diagnostique et une orientation vers un traitement adapté.
L’Agence Régionale de Santé recommande l’utilisation du FibroScan dans le cadre du suivi des patients présentant une maladie du foie en lien avec une addiction (alcool, drogues, etc.). Cet examen facilite un accès rapide au diagnostic, limite le recours à des examens invasifs (comme la biopsie hépatique), et accélère la mise sous traitement.
Les PES (Programmes d’Échange de Seringues) en pharmacie d’officine sont portés en commun sur le territoire régional par des pharmaciens volontaires et par des CAARUD (Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour Usagers de Drogues) qui les soutiennent dans cette action.
Le principe d’un PES en pharmacie est de fournir un accès gratuit et anonyme à du matériel stérile d’injection et, selon le choix des officines, aux matériels de réduction des risques liés aux autres modes de consommation de drogues, afin de prévenir la réutilisation ou le partage de matériel usagé, deux pratiques à haut risque de transmission des infections telles que le VIH et les hépatites virales.
Les pharmaciens participant à ces programmes proposent également la récupération des seringues usagées et, en tant qu’acteur de santé de proximité, contribuent à l’information et à l’orientation des personnes usagères de drogues.
Pour en bénéficier, l’usager peut simplement se rendre dans une pharmacie participante au programme. Pour connaître les coordonnées, il peut se rapprocher des CAARUD porteurs.
Les PES ont largement démontré leur efficacité dans la réduction de la transmission des infections, sans favoriser une augmentation de la consommation de drogues. Au contraire, ce dispositif :
Renforce le lien avec les professionnels de santé de proximité ;
Facilite l’orientation vers des soins, des dépistages ou des accompagnements sociaux des usagers ;
Contribue à l’amélioration globale de la santé des usagers et à la promotion de la réduction des risques.





