Troubles des conduites alimentaires (TCA)

Article
Istock

En Hauts-de-France, la prise en charge de ces troubles est opérée à plusieurs niveaux : soit par des professionnels de santé libéraux soit par des établissements de santé, en ambulatoire ou en hospitalisation. L’ARS Hauts-de-France a labellisé 9 établissements de santé, répondant à des critères de qualité.

Les troubles des conduites alimentaires (TCA) regroupent l’anorexie mentale, la boulimie, l’hyperphagie boulimique et les troubles non spécifiés. Ils concernent plus de 600 000 adolescents et jeunes adultes en France et affectent davantage les femmes que les hommes. Les TCA sont des troubles chroniques, la prise en charge se fera généralement sur la durée. L’évolution de la prise en charge est ainsi marquée par des rechutes qui concernent 50 à 70% des cas.  

L’impact de ces troubles est considérable sur la santé physique et psychique des personnes atteintes mais aussi sur leur qualité de vie, leur vie affective, sociale et professionnelle ainsi que celle de leur famille. L’anorexie mentale est l’une des premières causes de mortalité prématurée chez les 15-24 ans ; elle est responsable de 1% de décès par année, soit 6 à 12 fois plus que la population générale.

La boulimie génère également une surmortalité importante de 2 à 3 fois supérieure à celle de la population générale. L’hyperphagie boulimique est également associée à une surmortalité. La prise en charge spécialisée des personnes souffrant de TCA réduit la mortalité. Par ailleurs, la précocité de la prise en charge améliore le pronostic des TCA.

Ces signes doivent être considérés comme des signes d’appel d’un comportement anorexique ou boulimique: une perte de poids de 10% ou plus, des variations brutales de poids et de comportement, une aménorrhée, une préoccupation excessive autour de l’image du corps, de l’alimentation et de la diététique, ainsi qu’une mauvaise estime de soi. D’autres signes comme les vomissements, le suivi « à la lettre » de régimes avec une perte de poids significative, une activité physique intense, témoignent d’un trouble alimentaire qui s’installe.

A l’issue de l’appel à projets lancé par l’ARS en 2021, 9 établissements de santé ont été labellisés pour la prise en charge des troubles du comportement alimentaires (TCA), 2 en niveau 3 et 7 en niveau 2.

Le niveau 3 concerne les unités de recours spécialisées ayant pour principales missions :

- La prise en charge des situations complexes

- La formation des professionnels 

- Le développement de la recherche.

Le CHU de Lille et l’hôpital St Vincent de Paul du GHICL sont reconnus comme unités de recours spécialisées pour la prise en charge des TCA.

▪ L’offre de proximité spécialisée constitue . Elle assure des prises en charge spécialisées, réalisées en ambulatoire ou, si besoin en hospitalisation temps plein. Il existe une articulation entre l’offre de proximité et les unités de recours pour, notamment, la prise en charge des situations complexes.

Les établissements labellisés en niveau 2 sont : le CH d’Arras, le CH de Béthune, le CH de Boulogne, le CH de Calais, le CH d’Hénin Beaumont, le CH de Roubaix et la clinique du Campus à Amiens.

L’offre de proximité non spécialisée représente le niveau 1. Elle a pour mission de repérer les personnes présentant des TCA, d’assurer des prises en charge simples et d’orienter si besoin vers des structures de soins spécialisées de niveau 2 ou 3 en fonction des facteurs de risque préalablement identifiés. L’offre de proximité non spécialisée ne relève pas d’une labellisation.

L’organisation de l’offre de soins pour les TCA dans les Hauts de France est appelée à se développer avec la constitution d’un réseau associant l’ensemble des établissements de santé labellisés. L’offre sera également renforcée avec la labellisation de nouveaux établissements dans le sud de la région notamment.