La lutte contre le tabagisme : une priorité de l’ARS Hauts-de-France et des résultats encourageants

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L’Agence régionale de santé mène depuis de nombreuses années une politique volontariste pour lutter contre le tabagisme avec deux axes complémentaires : d’une part aider les fumeurs à s'arrêter et d’autre part éviter l’entrée des jeunes dans le tabagisme.

Dans le cadre du Programme national de lutte contre le tabagisme (PNLT) 2023-2027 présenté le 28 novembre par Aurélien Rousseau, l’agence va amplifier son programme régional d'actions et notamment :

  • Poursuivre le déploiement des lieux de santé sans tabac
  • Poursuivre et étendre l'engagement des collectivités territoriales dans la démarche espaces sans tabac
  • Poursuivre le développement des campus sans tabac notamment les écoles de santé
  • Structurer le parcours du sevrage tabagisme dans le cadre des parcours en cancérologie

Parmi les dispositifs déjà déployés par l'agence :

La dénormalisation du tabagisme : le soutien aux démarches visant à rendre moins visible le tabagisme

L’ARS accompagne les structures sanitaires et médico-sociales de la région dans la mise en place de démarche de « lieux de santé sans tabac » afin de rendre moins visible le tabac dans ces espaces et d’accompagner les usagers dans leur arrêt. Cette démarche inclut une réflexion sur la place du tabac au sein de la structure en repensant l’affichage, les espaces destinés à la consommation et la mise en place d’actions de prévention. Elle s’accompagne de la mise en place de formations pour les professionnels de santé aux techniques d'arrêt du tabac des patients et des professionnels et à la proposition de prises en charge individuelles pour les personnels fumeurs.

Ce dispositif concerne aussi bien les hôpitaux et cliniques (53% sont engagés dans la région et 72% des maternités), les maisons de santé (24 MSP sont engagées), que les campus universitaires. Ces "campus sans tabac" proposent un accompagnement à l’arrêt du tabac aux étudiants comme au personnel, favorisent la non-exposition au tabac et mènent des actions de prévention en s’appuyant sur des étudiants relais en santé. L'ARS a financé en 2022 trois projets portés par la faculté de pharmacie Université de Lille, les écoles de santé du CHU Amiens et l'ESC d’Amiens. 

L’Agence incite plus largement les collectivités locales à déployer des espaces sans tabac, notamment dans le cadre des contrats locaux de santé. L’objectif est de les aider à mettre en place des actions sur la dénormalisation et la réduction du tabagisme : protection de la petite enfance et des plus jeunes face au tabagisme passif, promotion d'un environnement favorable (communication positive, signalétique, aménagements urbains), etc. 
 

Des consultations dédiées aux femmes enceintes et aux couples pour les accompagner à l’arrêt au tabac jusqu’au 1 an de l’enfant

La consommation de tabac est abordée de façon systématique afin de pouvoir proposer l’arrêt du tabac et un accompagnement renforcé aux femmes enceintes et leur conjoint directement dans les maternités. L’ARS finance ces consultations qui se déroulent avant, pendant et après l’accouchement jusqu’au 1 an de l’enfant. 13 maternités proposent déjà ces consultations avec l’objectif d’ici 2028 de couvrir l’ensemble des 42 maternités des Hauts-de-France. 

Profiter des rendez-vous d’anesthésie préopératoire pour aborder la question du tabac et proposer un accompagnement

A l’initiative de l’ARS, le CHU de Lille intègre depuis le printemps la question de la consommation de tabac dans le cadre des consultations d’anesthésie préopératoire. L’objectif est d’une part de sensibiliser aux méfaits du tabac dans le contexte d’une intervention chirurgicale, mais aussi d’accompagner les patients qui le souhaitent dans une démarche durable d’arrêt du tabac. L’initiative a pour vocation d’être élargie aux autres établissements de santé de la région.

Développer les compétences psychosociales ou « le pouvoir de dire non »

L’ARS soutient, finance et met en place (notamment avec l’Education nationale) des actions diverses dans toutes la région dès la maternelle, jusqu’au lycée. L’objectif commun de ces nombreux projets est de renforcer les compétences psychosociales des jeunes, c’est-à-dire leur capacité à dire non, notamment à une première cigarette. Parmi les différents projets de terrain : 

  • Le programme Unplugged s’adresse aux 6e et 5e pour prévenir les conduites addictives mettant particulièrement l’accent sur le tabac, l’alcool, et le cannabis, avec une ouverture sur les conduites addictives liées aux écrans et aux jeux vidéo. Ce programme invite les jeunes à décrypter les attitudes positives et négatives à l’égard des produits, les influences et les attentes du groupe, les croyances sur les produits et leurs effets, tout en exerçant leur esprit critique. 
  • Les "consultations jeunes consommateurs" dans des collèges et lycée

La consommation de tabac en baisse en Hauts-de-France 

La consommation de tabac est intimement liée au gradient socio-économique : elle est plus élevée chez les personnes ayant les revenus les plus faibles et chez les personnes les moins diplômées. Pour autant, la situation régionale tend à s’améliorer du fait d’une politique volontariste en région qui s'ajoute aux dispositifs déployés au niveau national. Selon les dernières données de Santé publique France, la consommation de tabac a baissé ces dernières années dans la région de façon plus importante que dans le reste de la France. Alors qu’en 2017 les Hauts-de-France étaient l’une des régions où l’on fumait le plus avec 30,5% de fumeurs quotidiens parmi les 18-75 ans pour une moyenne nationale de 26,9%, la consommation a baissé de 4,1 points dans la région avec 26,4% de fumeurs quotidiens en Hauts-de-France en 2021. La baisse est bien plus marquée que dans le reste du pays qui connait une diminution moyenne de 1,6 point (25,3% de fumeur quotidiens).