Parmi les nombreuses définitions de la douleur, on peut retenir celle de l’association internationale de l’étude
sur la douleur :
« La douleur ne doit pas être une fatalité »
"La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en terme d’une telle lésion". Toujours subjective, la douleur est ce que le malade affirme qu’elle est.
Il est possible de distinguer trois grands types de douleur selon leur profil évolutif : douleur aiguë, douleur procédurale (induite par les soins) et douleur chronique.
Selon la HAS, il y a douleur chronique, quelles que soient sa topographie et son intensité, lorsque la douleur présente plusieurs des caractéristiques suivantes :
« La douleur : premier motif de consultation dans les services d’urgences et chez le médecin généraliste ».
- persistance ou récurrence.
- durée au-delà de ce qui est habituel pour la cause initiale présumée, notamment si la douleur évolue depuis plus de 3 mois.
- réponse insuffisante au traitement.
- détérioration significative et progressive, du fait de la douleur, des capacités fonctionnelles et relationnelles du patient dans ses activités de la vie journalière, au domicile comme à l’école ou au travail.
Lorsque les traitements ne parviennent pas à faire disparaître une douleur chronique, les professionnels de santé ont la possibilité d’orienter leurs patients vers des structures d’étude et de traitement de la douleur chronique (SDC).
• 5,7 ans : durée moyenne de la douleur des patients « douloureux chroniques » français
• 7,3% des patients douloureux chroniques rencontrent un spécialiste de la douleur
• 14 consultations médicales par an sont en moyenne réalisées par une personne atteinte de douleur chronique
• 45% des patients douloureux sont concernés par des arrêts de travail dont la durée moyenne cumulée dépasse 4 mois/an. Les arrêts de travail sont plus fréquents que dans la population générale.
• Les patients souffrant d’une douleur chronique sévère sont plus fréquemment hospitalisés.
• Avec l’âge, la prévalence des douleurs chroniques augmente, touchant 50% des personnes âgées vivant à domicile, 49% à 83% de celles vivant en institution et 80% des personnes âgées en fin de vie
• La douleur cancéreuse est devenue une maladie chronique chez 50% des patients.
Sources : Livre blanc de la douleur 2017 – Etat des lieux et propositions pour un système de santé éthique, moderne et citoyen – Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD)
La prise en charge de la douleur en France – une priorité de santé – AFVD Fibromyalgie France
Les structures d’étude et de traitement de la douleur chronique
La prise en charge de la douleur chronique repose sur des structures dont la mission principale est d’appréhender la douleur chronique en prenant en compte les facteurs psychologique, sociale et biologique de la pathologie. Cette prise en charge repose d’abord sur une démarche d’évaluation puis sur un traitement, souvent multiple, dont l’objectif est la réadaptation.
Ces structures sont organisées en deux niveaux : consultations et centres.
L’organisation de ces structures repose sur une organisation pluriprofessionnelle : un trinôme composé d’un médecin, d’un infirmier et d’un psychologue. Les consultations ont un rôle de proximité grâce aux soins primaires. Les centres, tout en conservant leur rôle de proximité,,assurent davantage des fonctions d’expertise.
Ces structures spécialisées sont toutes hébergées en établissement de santé et labellisées par les agences régionales de santé (ARS) : elles doivent en effet répondre à des critères bien précis.
L’annuaire des structures d’étude et de traitement de la douleur chronique
Cet annuaire national (en bas de page) est le fruit d’une labellisation conduite par chaque agence régionale de santé, sous la coordination de la direction générale de l’offre de soins (DGOS). Il facilite l’accès aux structures labellisées en indiquant leur adresse, le nom du médecin responsable et le contact téléphonique.
Ces structures de recours (hautement spécialisées) sont accessibles non pas directement par les patients mais sur avis préalable d’un médecin. L’annuaire est donc prioritairement destiné aux professionnels de santé qui pourront ainsi connaitre l’existence des structures de proximité (les consultations) ou dotées de lits d’hospitalisation et d’équipements spécialisés (les centres).
Carte en cours de réactualisation
La douleur chronique : priorité de santé publique depuis 2004
La prise en compte de la douleur est une préoccupation omniprésente dans le monde de la santé. La lutte contre la douleur, épreuve personnelle pour les patients, constitue aussi un enjeu de société, lié au vieillissement de la population, à la progression de la prévalence des pathologies chroniques et de la dépendance ainsi qu’à l’amélioration des connaissances médicales, à l’utilisation de thérapeutiques alternatives aux médicaments ou aux réflexions éthiques concernant la fin de vie.
Ainsi la loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé du 4 mars 2002 reconnaît le soulagement de la douleur comme un droit fondamental de toute personne.
Devenue priorité de santé publique en 2004, la prise en charge de la douleur s’est progressivement structurée, notamment grâce à la mise en place de 3 plans nationaux.
La loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016 inscrit la douleur dans le cadre d’une meilleure prévention collective et individuelle à mener. Elle est également inscrite dans la mission du médecin généraliste et des spécialistes dans la mise au point du parcours de soins en lien avec les structures spécialisées dans la prise en charge de la douleur.
L’ARS Hauts-de-France intègre cette thématique dans son projet régional de santé avec comme orientations :
- Rendre lisible l’offre régionale de prise en charge de la douleur chronique en SDC de type consultations polyvalentes et centres polyvalents ou spécialisés en pédiatrie et cancérologie.
- Organiser la gradation de la prise en charge de la douleur chronique dans une logique de parcours de soins et en particulier renforcer l’articulation des missions des SDC avec les professionnels de santé de ville.
- Améliorer la gestion et la compréhension de la douleur chez les personnes peu ou non communicantes, en particulier chez les personnes en situation de handicap.