Parce que leur médecin habituel n’est pas disponible, par méconnaissance du système de soins, par facilité ou pour être rassuré, nombre de patients se rendent spontanément aux urgences alors que leur état de santé ne le justifie pas. Ainsi, 30 à 40% des passages aux urgences pourraient être simplement pris en charge dans un cabinet médical. Des solutions existent pour consulter un médecin rapidement, notamment une cartographie en ligne qui recense dans toute la région les lieux de consultation sans rdv, ou le nouveau service d’accès aux soins (SAS). Faisons le point sur les 5 bonnes pratiques ou solutions à adopter pour consulter un médecin rapidement.
1- Essayer toujours de contacter son médecin habituel
Pour des besoins en semaine en journée, le premier réflexe est de contacter son médecin traitant. Même s’ils ne proposent plus de rendez-vous, certains d’entre eux conservent dans leur agenda des créneaux pour les soins dits « non programmés ». Et si le médecin habituel n’est pas disponible, des confrères le sont peut-être à proximité. Des plateformes de rendez-vous en ligne, de type Doctolib, Maiia ou Keldoc permettent notamment d’identifier des rendez-vous disponibles dans la journée, à J+1 ou J+2.
2- Trouver un lieu de consultation sans rendez-vous
De nombreuses structures de soins, dont des maisons de santé, proposent en semaine ou le week-end des consultations avec ou sans rendez-vous. Une cartographie des structures qui se sont faites connaître auprès de l’ARS est disponible ici. Elle recense plus de 90 maisons de santé, centres de soins non programmés, maisons médicales de garde, SOS médecins… répartis en Hauts-de-France. Sur certains territoires, les professionnels de santé sont organisés en CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé) avec une coordination pour la prise en charge des soins non-programmés, notamment avec une ligne téléphonique, des rendez-vous dédiés, voire un centre de soins spécifique.
Le contact avec un professionnel de santé du secteur, comme un pharmacien ou un infirmier libéral, permet souvent de connaître les possibilités de prise en charge dans les environs.
3 - Le soir et week-end, s’adresser aux médecins de garde
Des médecins assurent des gardes de médecine générale en soirée, les samedis après-midi, dimanches et jours fériés. Cette organisation, appelée « permanence des soins ambulatoires (PDSA) », est financée par l’ARS. L’orientation vers un médecin de garde ou une maison médicale de garde se fait par téléphone après évaluation du besoin. Pour consulter un médecin de garde, il suffit d’appeler le :
- 03 20 33 20 33 pour le Nord
- 03 21 71 33 33 pour le Pas-de-Calais
- 15 pour l’Aisne, l’Oise et la Somme
4- Pour bénéficier du service d’accès aux soins ou avant de se rendre aux urgences, appeler le 15
Avant de se rendre spontanément dans un service d’urgences, il est conseillé d’appeler le 15 pour avoir une première réponse médicale immédiate et, si besoin, d’être bien orienté par rapport à sa situation de santé. Un premier niveau de régulation permet d’identifier si la situation du patient nécessite une prise en charge en urgence avec par exemple l’envoi d’une équipe du SMUR ou d’une ambulance.
Les appels qui ne concernent pas ces situations d’urgence mais nécessitent une consultation médicale rapidement sont automatiquement transférés vers le Service d’accès aux soins (SAS). Ce nouveau dispositif, impulsé et financé par l’ARS, est présent dans chaque département des Hauts-de-France. Il repose sur une régulation assurée par des médecins généralistes de ville qui peuvent prodiguer des conseils médicaux et lorsque c’est nécessaire orienter vers un rendez-vous en ville dans les 48h.
Plus d’informations sur le SAS.
5- En cas d’urgence vitale ou de doute, appeler sans hésiter le 15.
Une suspicion d’AVC, d’infarctus ou toute autre urgence supposée vitale nécessite une prise en charge au plus vite. En cas de doute, il n’y a pas de doute, il faut composer le 15. Le médecin régulateur du SAMU pourra selon la situation orienter le patient vers un service d’urgences à proximité - en tenant compte notamment de l’activité en temps réel dans les établissements – ou décider l’intervention auprès du patient d’un SMUR ou d’une ambulance.
Pour les personnes qui se déplaceraient tout de même vers un service d’urgences sans avoir préalablement contacté le 15, il est recommandé de privilégier le service le plus près de son domicile. Un déplacement en dehors du territoire, notamment vers un CHU, ne permet pas une prise en charge plus rapide et risque d’engorger d’autant plus ces établissements.
Dr Patrick Goldstein, conseil médical du directeur général de l’ARS Hauts-de-France et ancien chef du pôle des urgences du CHU de Lille et du SAMU du Nord.
« L’activité des services d’urgences a connu une augmentation constante dans toute la région comme sur tout le territoire national. Ces services doivent pouvoir se recentrer sur leur cœur d’activité qu’est l’accueil des patients nécessitant une prise en charge immédiate. Des nouvelles organisations se mettent en place en ville ces dernières années pour renforcer la prise en charge des patients qui ont des besoins de soins rapidement, sans pour autant relever de l’urgence. Le service d’accès aux soins (SAS) est un outil qui vient incarner cette ambition. Cette formule que l’on répète souvent est on ne peut plus vrai aujourd’hui : le bon patient, au bon endroit, au bon moment, avec les bons moyens. La médecine de ville est un maillon essentiel à la prise en charge des soins non programmés ambulatoires et constitue la prise en charge la plus adaptée pour de nombreuses situations, y compris pour des besoins médicaux rapides. »