Moustique tigre : lancement du dispositif de surveillance renforcée

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Chaque année, le 1er mai marque le début de la saison de surveillance renforcée des maladies vectorielles et du moustique tigre en France. Jusqu’à présent, aucun cas autochtone n’a été signalé en Hauts-de-France.

Comme chaque année, le 1er mai marque le début de la saison de surveillance renforcée des maladies vectorielles et du moustique tigre en France. Jusqu’à présent, aucun cas autochtone n’a été signalé en Hauts-de-France. Notre région est très peu colonisée par le moustique tigre . Comment agir en tant que citoyen ou professionnel de santé ?

Pourquoi une surveillance renforcée pendant la période d’activité du moustique tigre ?

Les autorités surveillent l’implantation du moustique tigre en raison de sa capacité à transmettre des virus après avoir piqué des personnes malades ; on dit qu’il est « vecteur » de maladies. Un dispositif de surveillance renforcée est mis en place du 1er mai au 30 novembre, car il s’agit de la période d’activité du moustique tigre. Ce dispositif repose sur 3 axes :

— une surveillance des populations de moustiques : elle est appliquée à partir du 1er mai dans les zones où le moustique est susceptible de s’implanter (au moyen de pièges pondoirs et grâce aux signalements des particuliers).

— une surveillance des malades : l’ARS est informée via les professionnels de santé des cas de Dengue, Chikungunya ou Zika qui surviennent dans la région. Jusqu’à présent, l’ensemble des cas signalés ont toujours été des cas importés, c’est-à-dire des personnes domiciliées dans la région, ayant été contaminées lors de voyages en zone de circulation des virus, à l’occasion de piqûres. Néanmoins, à chaque cas signalé, l’ARS réalise une investigation permettant d’éviter la transmission de la maladie d’un malade vers une personne saine par l’intermédiaire du moustique tigre présent sur le territoire métropolitain (ce qu’on appellerait un cas autochtone). Ainsi, si un malade s’est déplacé dans une zone où est implanté le moustique tigre, des actions de lutte anti-vectorielles sont mises en place, pour éliminer les moustiques potentiellement devenus porteurs des virus.

— une sensibilisation des citoyens et des collectivités: il s’agit de limiter les sources d’eaux stagnantes (couvercle sur les citernes d’eau, retrait des récipients susceptibles d’accueillir de l’eau stagnante (pots, coupelles…), propices à la reproduction des moustiques. La lutte contre le moustique tigre repose d’abord sur la participation de tous pour limiter les gîtes larvaires.

La surveillance du moustique tigre, quel enjeu en Hauts-de-France ?

L’aedes albopictus est un moustique tropical plus connu sous le nom de « moustique tigre » qui peut transmettre le chikungunya, la dengue et le Zika. Jusqu’à présent, aucun cas autochtone (c’est-à-dire non importé d’une zone d’endémie) de ces 3 maladies n’a été signalé en Hauts-de-France. Cependant, le moustique tigre a été mis en évidence ponctuellement sur deux communes de la région :

  • dans l’Aisne à Laon en 2017,
  • dans l’Oise à Le-Mesnil-en-Thelle en 2023.

Les départements de l’Aisne et de l’Oise sont donc considérés comme faiblement colonisés. Dans les autres départements de la région, le moustique tigre n’est pas implanté mais il a été observé sporadiquement.

Pour en savoir plus sur la présence du moustique tigre (Aedes albopictus) en France métropolitaine :
Cartes de présence du moustique tigre (Aedes albopictus) en France métropolitaine — Ministère de la Santé et de la Prévention (sante.gouv.fr)

Comment agir en tant qu’usager ?

L’ensemble de la population peut participer à la surveillance de cette espèce afin de mieux connaître sa répartition. Il s'agit d'une démarche citoyenne permettant ainsi de compléter les actions mises en place. Rendez-vous sur le site www.signalement-moustique.fr où un questionnaire vous permettra de vérifier rapidement s'il s'agit bien d'un moustique tigre.

Comment agir en tant que professionnels de santé ?

Au-delà de la surveillance entomologique (surveillance des populations de moustiques), le dispositif prévoit une surveillance épidémiologique (surveillance des cas humains). Celle-ci repose tout au long de l’année sur le système de déclaration obligatoire à l'ARS des cas confirmés de Dengue, Chikungunya ou Zika par les médecins ou les biologistes. La déclaration obligatoire concerne les cas importés et les cas autochtones, car des investigations sont nécessaires dans tous les cas.

En cas de suspicion de dengue, chikungunya ou zika, il convient de demander au patient de se protéger des piqures de moustique et de limiter ses déplacements pendant toute la durée de la période virologique (jusqu’à J+7 après le début des symptômes). Effectivement, si un patient est infecté et qu'un moustique de type Aedes le pique, ce dernier peut devenir vecteur du virus et contaminer une autre personne de son entourage en la piquant.

Par ailleurs, devant tout cas suspect, il est recommandé de rechercher simultanément les trois infections en raison de symptomatologies souvent peu différentiables et d’une répartition géographique superposable (région intertropicale).

Vous trouverez en document joint une fiche synthétique (ou courrier) de conduite à tenir devant un cas suspect.